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Égreville, le jeudi 28 mars 2024
Publié dans Vigilance, le blog de l'iFRAP, le 22 octobre 2007
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Réduction des émissions de GES :
l'éolien n'est pas une solution

Dans la stratégie globale de lutte contre le réchauffement climatique, l'éolien est en odeur de sainteté. Mais la neutralité des éoliennes en matière d'émission de C02, après quelques années d'expérimentation et les expériences plus ambitieuses de l'Allemagne ou des Pays-Bas, est loin d'être acquise. En effet, en raison de leur fonctionnement aléatoire dépendant des conditions météorologiques (elles produisent seulement 20 % de l'année), les installations d'éoliennes nécessitent d'accroître la capacité de production sûre, c'est à dire le parc de centrales au gaz ou au fioul, capables de prendre le relais quand ces premières ne fonctionnent pas. Au bilan, comme le montre un récent rapport parlementaire (1), l'installation d'une éolienne permet de diminuer les émission d'environ 0,3 tonnes de C02 par MWh. L'électricité produite par l'éolien est rachetée par EDF à un prix fixé par l'Etat d'environ 80 euros le MWh sachant que la production électrique par les centrales nucléaires revient, quant à elle, à 45 euros du MWh (2). Pour économiser une tonne de C02, le consommateur devra donc supporter un surcoût de plus de 100 euros par MWh. Le surcoût total de la filière est ainsi évalué entre 1 et 2,5 milliards d'euros par an à l'horizon 2015 (3). Quand on sait, de plus, que le prix de revient moyen de l'éolien est de 60 euros/MWh pour le producteur, on ne peut que dénoncer ce système de rente qui condamne les consommateurs et les contribuables à payer très cher pour un service rendu à l'environnement très faible.

Julien Lamon

  1. Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, rapport sur les nouvelles technologies de l'énergie et la séquestration du dioxyde de carbone : aspects scientifiques et techniques par M. Christian BATAILLE et M. Claude BIRRAUX. 2006.
  2. Rapport de l'Académie des technologies, commission énergie et environnement : énergies renouvelables. 2003.
  3. Commission de régulation de l'énergie (CRE). 2006.

« L'iFRAP, Institut français pour la recherche sur les administrations publiques, est l'un des premiers think tank (laboratoire d'idées) privé français, par son ancienneté (1985) et son rayonnement. L'Institut publie dans son magazine mensuel, Société Civile, des enquêtes d'investigation sur l'Etat, les administrations et les politiques publiques. Grâce à ses dossiers étayés par des comparaisons internationales, l'iFRAP est en mesure de faire des propositions de réformes concrètes dans des domaines aussi variés que la création d'entreprises et d'emplois, la lutte contre le chômage, le contrôle de la dépense publique, l'avenir du système de santé et l'éducation. Apolitique, il a pour objectif de faire entendre des propositions issues de la société civile auprès des politiques et de participer ainsi à la réforme de l'Etat. »
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