Les arguments de Jean-Louis Butré, le président de la Fédération environnement durable (FED), ont fait mouche jeudi soir, lors de la réunion organisée par l'association de Courlon CVTCA (Contre vents sur les terres courlonnaises et alentours), qui milite contre la création d'une zone de développement éolien dans la commune.
Si l'on en juge aux réactions, la plupart des 80 spectateurs devraient répondre « non » à la question posée, dimanche (de 8 à 18 heures), par voie référendaire. Reste à savoir comment votera la majorité silencieuse des électeurs.
Le maire Jean-Jacques Percheminier va demander plus précisément à ses administrés s'ils l'autorisent ou non à déposer en préfecture le dossier de création d'une zone de développement éolien. Si les Courlonnais votent contre, le projet restera dans les cartons. S'ils votent pour, la question ne sera pas pour autant réglée. « La réponse appartient en définitif au préfet, rappelle le premier édile. Avant, il y a toute une phase d'études et de consultations. »
Le projet de la société Intervent n'est pas bouclé. Pour l'heure, il prévoit la pose de dix éoliennes sur le secteur de Troncy, de l'autre côté de l'autoroute, à gauche de la route de Bray. Il y en avait 15-20 prévues initialement. « Le projet tient compte de l'espace, puis on voit la disponibilité des propriétaires. On s'est tenu à deux lignes géométriques de cinq éoliennes », indique Claire Barth, chargée du département de l'Yonne pour l'entreprise mulhousienne.
Chaque éolienne aurait une puissance de deux mégawatts et serait « capable de fournir l'électricité à 1 000 habitants ». La hauteur « n'est pas définie », selon Claire Barth, mais elle évoque une hauteur de mat de 80 mètres et une trentaine de mètres pour les pales, « soit une hauteur de 110 mètres, qui sera sujet à confirmation ou à modification ».
Et pourquoi Courlon ? : « Trois éléments nous guident : 1- Le potentiel de vent ; 2- La distance aux postes électriques car il en coûte 100 000 euros le kilomètre de raccordement (ici à Champigny) ; 3- les contraintes diverses (radars, aérodrome, habitations…). A Courlon, la ferme la plus proche sera à 750 mètres. »
Le cadre d'Intervent prend le référendum avec philosophie : « C'est comme pour les Européennes : il y aura du suspens ! » Les Courlonnais, eux, semblent apprécier d'être ainsi consultés. Voici au moins un point qui rassemble les pour et les contre !
Pascale DE SOUZA